Le nous :

Consigne de Luc Dall'Armellina : répéter les mêmes mots en début de chaque paragraphe, phrase.

Le nous, c'est former un cercle. Le nous, c'est se côtoyer, se face à faceoyer. Le nous, c'est être chacun soi-même. Le nous, c'est des souvenirs communs. Le nous, c'est ce qui nous restera de mémoire. Le nous, c'est des venues et des départs. Le nous c'est une forme et un fond en mouvement. Le nous c'est du singulier et du pluriel. Le nous c'est une solitude diluée dans le collectif. Le nous c'est une expérience du moment. Le nous c'est un dosage entre la proximité et la distance. Le nous rime à rien ; enfin si, avec genou, nœud qu'on noue, bain de boue, houx qui pique, où de la direction, joue qu'on embrasse et qu'on caresse, le tout, la roue libre...Le nous c'est tout ça et c'est tout là et c'est tout rien. Le nous va et vient. Le nous vit et meurt et renaît et redisparaît et perdure et s'oublie. Le nous c'est durable ou éphémère. Le nous c'est ce qu'on en fait. Le nous on s'en remet ou pas. Le nous, attirant ou repoussant. Le nous, un manque ou une saturation. Le nous échappe. Le nous appartient à tout le monde et à personne. Le nous, sans toi et sans moi, s’effondre. Le nous s'est enlacé. Le nous c'est un assaut. Le nous dans ce lasso. Le nous lassé. Le nous lassant. Le nous lacet. Le nous laissé. Dénouement : le nous magique c'est Noutékà ; la partie divine de l'âme c'est Noûs.

Thomas Masson